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<div id="full_head_content">Le canon de 12 de flanquement
<span class="small">Modèle 1884</span>
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Photo Uxegney

Une pièce d’artillerie lourde

Les premiers canons de 12 sont des pièces de campagne du système d’artillerie Vallière. En 1765, ils sont remplacés par ceux de 12 – plus légers – conçus par Gribeauval. Le calibre 12 correspond au poids du boulet (plein et sphérique) en livres.

Cette pièce d’artillerie de campagne est en bronze, elle est rayée en 1859. Initialement chargée par la bouche, elle est modifiée – par souci d’économie – pour le chargement par la culasse.

En 1884 le 12 culasse est adopté pour l’armement des places et des forts, en particulier pour flanquer les fortifications. Suite à quelques modifications, il est seulement distribué en 1887. Un affût spécial est nécessaire pour que le canon soit approprié au tir sur lisoir directeur  – qui guide le canon lors de son recul – et au service des caponnières.

Fabriqué en fonction des leçons de la guerre de 1870, ce canon de flanquement est utilisé pendant la Première Guerre Mondiale. Il est remplacé ainsi que le canon-revolver vers 1917 par des mitrailleuses, cependant il appartient encore en 1940 à l’armement de certains forts.

Le canon de 12 peut tirer quatre types de projectile : le boulet plein, la boîte à mitraille, l’obus explosif et l’obus à balles. Les boîtes à mitraille et les obus sont utilisés pour flanquer les fossés.

La charge maximale est 0,8 kg de poudre, une charge supérieure est inutile pour le tir depuis un coffre de contrescarpe, la puissance n’étant pas primordiale et ne devant pas détériorer un mur d’un fossé. De plus, le recul et la fumée sont moindres.

La gargousse – sachet de poudre – est employée pour le chargement et disparaît lors du tir par combustion. La poudre ordinaire ou la MC30 (75% de salpêtre, 12.5% de soufre et 12.5 de charbon) est utilisée.

Le 12 culasse est sur une plate-forme en bois ou en béton ou en métal-bois-béton. Les entailles dans la base du mur de l’embrasure du coffre de contrescarpe, faites pour placer les roulettes de l’affût, caractérisent l’emplacement de ce canon.

L’armement et les ustensiles pour le tir et l’entretien de la pièce, sont dans une caisse qui contient entre autres un repoussoir et un règlement sur le service du 12 culasse. La cadence de tir de ce canon est 5 à 6 coups par minute.

Trois hommes le manœuvrent et effectuent le tir, dont les principales opérations sont :

  • l’âme est nettoyée, l’obus est introduit et la culasse est fermée ;
  • le canon est positionné selon la direction de tir. La hauteur de la trajectoire et la ligne de visée sont choisies. Une cheville ouvrière – scellée au sol – maintient et guide la pièce. Par conséquent le canon est pointé facilement et rapidement dans une direction précise ;
  • l’étoupille est placée dans la lumière et enflammée à l’aide du tire-feu ;
  • pendant le recul, la pièce se déplace sur le lisoir directeur et est freinée par les bragues – cordes – dont l’élasticité la renvoie en avant. Les côtés du cadre du lisoir sont courbés pour faciliter le retour en batterie ;
  • le projectile est déchargé et le canon remis en batterie.